Frédéric GOETTELMANN

Bof, Freddy, Tonton…
Un surnom que je ne t’ai jamais vraiment donné, et pourtant, tu étais bien l’un des seuls que je considérais réellement comme tel. Pas seulement parce que tu as partagé une histoire d’amour avec ma tante, ni parce que, au fond, tu étais le seul vrai frère que papa n’ait jamais eu — un vrai feraillou comme lui. Tu étais mon tonton surtout parce que tu remplissais ce rôle à merveille dans ma vie. À travers tes conseils, ta disponibilité, ta bienveillance, ton amour.

Toutes les histoires d’amour traversent des tempêtes. Mais s’il y a bien une chose dont on peut tous être certains, c’est que Tat et toi, vous vous êtes aimés profondément et sincèrement. Et peu importe où le destin vous a menés, votre plus belle réussite reste vos enfants. Ce petit brun au regard charmeur, né sous le soleil méditerranéen. Et ce petit blond, craquant, arrivé ici à la campagne, avec son petit mouton bleu. Tu étais tellement fier d’eux. Ces deux petites bouilles devenues de jeunes hommes — ou presque, faut pas exagérer, ce sont toujours un peu nos bébés. Tu les as aimés du fond du cœur. Et nous les aimons aussi. Alors pars tranquille, Freddy. Ils pourront compter sur nous, comme nous avons pu compter sur toi. De toute façon, ils ont déjà hérité de ton courage et de ta force.

Moi, je me souviens de ma première année d’études. Tu avais répondu présent pour mon déménagement. Trois étages sans ascenseur, des escaliers en pierre en colimaçon, irréguliers, et des meubles lourds comme un âne mort. Ton bras a fini en vrac, coincé entre le mur et le meuble. Mais pas un mot, pas une plainte, pas un soupir. C’était pour ta Didice, alors tu l’as fait avec le sourire, avec fierté.

Au fond, Freddy, c’était ça : La force, la générosité, l’amour. Toujours prêt à aider, à donner, à aimer. Peut être même parfois trop. Et comment parler de toi sans évoquer ton sens de la fête ? Technival, rave party, une bonne bière à la main… pour ne pas en dire plus. Bob Marley disait : « Pourquoi prendre la vie au sérieux, puisque de toute façon on n’en sortira pas vivant ? » Je crois que cette phrase, tu l’avais bien comprise. Alors j’espère qu’en arrivant là-haut, Bob t’accueillera comme il se doit : avec une belle soirée, et une jolie plante à ton image.

A vous ses frères, sœurs, neveux, nièce, Angie que le courage vous accompagne, et que l’amour qu’on partage vous aide à avancer.

Nanoue, il n’était plus ton compagnon, mais il restera toujours une part de ton histoire, de ton cœur, de ta famille. On sait combien ce départ te touche. Et aujourd’hui, même si Freddy n’est plus là, toi, tu es là. Et je te connais : je sais la force que tu portes, même dans les tempêtes. J’ai une confiance immense en toi, en ton courage, en ta capacité à continuer d’avancer, pour tes enfants, avec eux. Tu as toujours été une maman exceptionnelle. Et tu continueras de l’être. Et surtout : tu n’es pas seule. On est là, avec toi.

Enzo, Lenny, votre papa n’est plus là pour vous prendre dans ses bras… mais nous, on le fera autant que vous en aurez besoin. Il veillera sur vous de là-haut… et nous, d’ici-bas. Je sais que la douleur est immense. Perdre son papa, c’est comme perdre un repère, un morceau de soi. Mais je veux que vous sachiez une chose très importante : vous n’êtes pas seuls. Vous avez une maman incroyable, forte, aimante, toujours là. Et vous avez aussi autour de vous une famille, pas parfaite c’est sûr mais qui vous aime profondément. On sera là pour vous. Pas pour remplacer, jamais. Mais pour vous entourer, vous soutenir, vous faire rire quand il faudra, vous écouter quand ce sera dur. Votre papa vous aimait de tout son cœur. Et cet amour-là ne s’éteint pas. Alors le chemin sera peut-être long parfois, mais vous n’aurez pas à le faire seuls. On marchera avec vous. Toujours.

Freddy, tu nous manqueras.

Ah, et puis… un dernier service, si tu le veux bien : Embrasse de notre part toutes les personnes qui nous manquent déjà,
en attendant le jour où nous serons tous réunis. D’ailleurs ce jour-là n’oublie pas un petit caf pour ton bof, et un thé pour ta belle-sœur adorée.

Bon voyage. On t’aime.